Aux Etats-Unis par exemple, la précieuse hormone est considérée comme un complément alimentaire et on peut en trouver à profusion sur les rayonnages des magasins diététiques. Elle est totalement en vente libre, mais, sans aucun contrôle de la qualité du produit. Grâce à internet, ceux qui veulent s’en procurer, en France et ailleurs, n’ont aucun mal : de nombreux sites – américains pour la plupart- en proposent. En France, le statut de “l’hormone de jouvence” est beaucoup moins clair. Les résultats prometteurs de l’enquête DHEAge, il y a tout juste un an, ont provoqué un logique engouement pour la désormais très médiatique molécule. Et depuis la mi-juin, la fameuse DHEA est dispensée en France dans certaines officines, sous prescription médicale. Bien qu’existant à l’état naturel dans l’organisme, les effets de la DHEA sont imparfaitement connus. On n’a en particulier pas assez de recul sur les conséquences à long terme d’une prise prolongée. C’est pourquoi le Conseil national de l’ordre des médecins a invité, depuis le mois d’avril, les praticiens à ne pas céder à la demande croissante des patients. Car bien qu’aucun médicament à base de DHEA ne soit autorisé pour l’instant, les médecins peuvent légalement faire des ordonnances pour des préparations magistrales contenant de la DHEA. En effet, la réglementation française autorise son utilisation en tant que matière première pour les préparations confectionnées par les pharmaciens. Tout ça n’est pas très logique mais il existe aujourd’hui dans la société un tel désir de rester éternellement jeune que les pouvoirs publics sont dors et déjà obligés d’en tenir compte. La DHEA s’inscrit dans l’idée de bien vieillir qui est un souci légitime dans un monde où l’espérance de vie ne cesse de s’allonger… Mickaëlle Bensoussan