Quelles sont les actions de votre association ? Notre association, libre et indépendante de tout lobby pharmaceutique et parti politique, a pour but de créer amitié et aide entre malades, car ignorer un problème c’est l’aggraver. Déjà trois médecins se sont vu décerner le titre de “membre d’honneur” de l’association pour leur gentillesse envers les malades, et pour leur esprit de recherche. Des antennes sont en place dans toute la France pour faciliter le rapprochement des malades ou personnes proches touchées par cette maladie. Le silence nous a trop souvent déprimés. Le 14 novembre 2000, nous avons eu rendez-vous au ministère de la Santé : nous voulons que les malades soient mieux écoutés et reconnus, et qu’une prévention accompagnée d’une enquête épidémiologique soit menée sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur la France. Une partie de la population pense que l’augmentation du nombre de maladies thyroïdiennes est due au nuage radioactif de Tchernobyl. Qu’en est-il selon vous ? Il est très difficile d’établir un lien direct entre l’augmentation des maladies thyroïdiennes et la catastrophe du nucléaire civile à Tchernobyl. Il existe néanmoins des faits relevés sur le site qui nous posent question. Cependant, trop de responsables politiques et sanitaires de l’époque se sont abrités derrière cette catastrophe en fuyant leurs responsabilités. L’association a été sollicitée par des malades qui ont déclenché un cancer de la thyroïde suite à la catastrophe de Tchernobyl ; ce cancer a été reconnu comme étant radio-induit. Notre rôle est de les soutenir, quelle que soit l’origine de leur maladie. En médecine du travail on voit aussi des employés qui n’ont pas été suffisamment protégés contre les rayonnements ionisants, l’association compte déjà plusieurs dizaines d’infirmières qui ont des problèmes thyroïdiens. Depuis le 1er mars 2001, l’association et la CRIIRAD ont déposé 51 plainte contre X auprès du tribunal de grande instance de Paris pour violence involontaire et atteinte involontaire à l’intégrité des personnes. Le 5 octobre 2001, 130 plaintes viendront compléter le dossier alors que d’autres continuent de nous parvenir. Les traitements permettent-ils de retrouver une vie normale ? Non ! Si les dosages permettent de retrouver une TSH équilibrée, l’organisme ne l’est pas forcément pour autant. Je vous invite à consulter le forum Vivre sans thyroïde, où vous trouverez un panel de témoignages de malades qui font souvent état d’une grande fatigue, d’irritabilité, qui se renferment sur eux-mêmes, etc… Pour les malades, il faut donc réapprendre à vivre avec ces difficultés au quotidien.