La grossesse, état physique de la femme enceinte entraîne un bouleversement physiques et psychologiques. L’appréhension accompagne cet état. Les affres du premier trimestre : Suis-je bien enceinte ? La première question que toute femme enceinte se pose est celle de la réalité de la grossesse : suis-je bien enceinte et la nature tiendra-t-elle sa promesse (le risque bien réel de fausses-couches ne s’éloigne qu’après les 10 premières semaines d’aménorrhée). Des réactions ambivalentes s’observent des ces premières semaines de grossesse. D’une part la jeune femme est heureuse et fière de porter une nouvelle vie en elle, d’autre part elle doute de la réalité de sa grossesse (son corps ne lui envoie pas encore de signes tangibles), l’existence de l’enfant reste théorique. Parallèlement à ces inquiétudes la jeune femme enceinte est souvent assaillie de doutes quant à la nature de son désir d’enfant. Est-ce un désir altruiste, égoïste ? Est-ce l’état de femme enceinte qui m’attire, serai-je capable d’élever cet enfant, supporterai-je de voir mon corps se transformer et les douleurs de l’accouchement? Comment mon couple résistera-t-il à l’arrivée de l’enfant ? Ces appréhensions sont normales, elles accompagnent tout être humain face à l’inconnu. Vers la fin de ce premier trimestre cette hypersensibilité s’atténue. Si ce n’est pas le cas il peut être utile de consulter un médecin. Le second trimestre : Mon enfant est-il normal ? La grossesse prend une autre dimension, la femme sent son bébé bouger, annonce la nouvelle à son entourage, à son employeur. Parallèlement, les examens médicaux de prévention prescrits alors même que la grossesse se déroule sans encombres, qu’elle n’est pas pathologique, sont très nombreux. Ils génèrent une autre forme d’angoisse, celle de l’attente répétée de résultat, sachant que les fausses alertes sont fréquentes. Il semble important d’aider les jeunes parents à accepter cette médecine comme une chance. Elle ne crée pas les anomalies, elle permet de les déceler et d’agir au mieux au cas par cas. L’imaginaire des femmes enceintes est fortement sollicité par leur état et elles imaginent facilement le pire. Les médecins n’en tiennent pas toujours compte et ne perçoivent pas l’angoisse et le rejet que suscitent les examens qu’ils proposent. L’angoisse leur parait paradoxale, dans la mesure où la médecine de prévention se veut rassurante et qu’elle continue de permettre une diminution de la mortalité maternelle et infantile de même que du handicap à la naissance. Le troisième trimestre et l’accouchement C’est bien entendu l’approche de l’accouchement qui est la source d’angoisse la plus fréquente à ce stade. Des siècles de douleurs, de mortalité maternelle et infantile ont laissé des séquelles dans l’imaginaire des femmes. Face à ces angoisses les maternités modernes proposent des cours de préparation à l’accouchement et des techniques d’anesthésie (dont la péridurale). Ces aides sont précieuses bien qu’elles laissent souvent les femmes insatisfaites. L’accouchement reste une épreuve et l’arrivée du bébé ne comble pas instantanément 9 mois d’attente et de fantasmes. Article réalisé par Ekko Bibliographie indicative Brazelton T.B., Cramer B., Les Premiers Liens, Paris, Stock-Laurence Pernoud, Calmann-Lévy, 1991 Bydlowski M., Je rêve un enfant, Editions Odile Jacob, 2000 Cohen-Solal, Frydman, ma grossesse, mon enfant, Editions Odile Jacob, 1989, 1996.