Sous l’impulsion de Fadela Amara, la Fédération nationale des maisons des potes a depuis deux ans orienté son action autour de la problématique des femmes des quartiers. Dans la continuation du succès des Etats généraux des femmes des quartiers (2002) qui a été l’occasion de diffuser l’appel des femmes des quartiers ” Ni putes, ni soumises” et de publier le “Manifeste des femmes des quartiers”, la Marche des femmes des quartiers contre le ghetto et pour l’égalité a démarré le 1er février pour aboutir le 8 mars prochain, journée internationale des droits des femmes. Le constat de départ est simple : les femmes sont les premières victimes de la situation d’enfermement des cités. Marginalisation économique et discriminations ont constitué des ghettos où les citoyens ne se sentent pas égaux aux autres et les citoyennes encore moins. “Dans la jungle, les gazelles se font toujours bouffer par les lions”. Ce système génère des situations de violence dont les femmes sont les principales victimes. Le discours que porte l’association en faveur de l’émancipation des femmes permet une prise de conscience générale de la discrimination. Au-delà des discours misérabilistes la fédération franchit un pas de plus pour redonner aux femmes la parole. Elles se la réapproprient en participant à une action collective leur permettant de jouer un rôle dans le changement de leur quartier et la reconstruction du lien social. Se faisant, elles contribuent à leur propre émancipation. Pendant plus d’un mois des centaines de filles des quartiers marcheront donc à travers toute la France pour dénoncer la violence, les conditions de vie des femmes et des jeunes filles des cités, le machisme, et en conséquence le ghetto. Cet événement national marque un tournant dans le combat féministe français et permet d’interpeller les pouvoirs publics, brillant par leur absence, mais aussi l’opinion sur la condition des filles des quartiers. Chaque comité départemental de la fédération organisera des actions lors de la venue de la Marche autour des problèmes mentionnés dans le manifeste de revendications des femmes des quartiers (poids des traditions, sexualité, violence, violence conjugale etc…).