Ces infections peuvent rester bénignes ou se révéler gravissimes, si elles touchent les poumons d’un opéré sous assistance respiratoire, ou bien se répandent dans la circulation sanguine. Dans la plupart des cas, le séjour hospitalier est prolongé, et des séquelles peuvent se révéler lourdes et prolongées… ce qui peut coûter des millions. Qui va payer les soins ? Votre assureur ou vous, si vous ne faites rien. Ce qu’il faut savoir des infections nosocomiales On les définit comme des infections déclarées après 48 heures de séjour hospitalier, ce qui accroît la probabilité de ne considérer ainsi que les seules infections vraiment dues à un germe hospitalier. Néanmoins, des examens de laboratoire sont nécessaires pour déterminer la nature de ce germe, ses possibilités de résistance aux antibiotiques, et imputer d’une façon souvent imparfaite cette infection : ville ou hôpital ? Les conséquences pratiques sont très différentes : un germe dit “communautaire” (ville) est souvent moins difficile à combattre qu’un germe hospitalier. Ce dernier en effet, a réussi à infecter une personne dans un milieu ou les antibiotiques les plus puissants sont utilisés : il est donc très probablement naturellement résistant ( aux antibiotiques), et va se développer sans que l’on puisse l’arrêter, prenant la place, dans le tube digestif ou dans les voies urinaires par exemple, des germes habituels, éradiqués par l’antibioprophylaxie ou l’antibiothérapie. La France ne s’est intéressée que très récemment à ces infections nosocomiales toujours assez mal décomptées. Une bonne partie des infections nosocomiales les plus terribles sont virales : le VIH, ou le virus de l’hépatite C par exemple ont été disséminés par les transfusions sanguines. Parmi les infections bactériennes, les plus courantes, on trouve les infections urinaires (36%), les infections respiratoires (12.5%) puis les infections du site opératoire et celles de la peau et des tissus mous (10.5% dans les deux cas) Les patients les plus fragiles sont bien entendus les plus souvent infectés. On les trouve logiquement en réanimation (30%), en chirurgie (7 a 9%) puis en service de médecine (5 a 7 %). Ce qu’il faut faire La France n’a créé un fonds d’indemnisation que pour les seules victimes du SIDA. Les conséquences des infections nosocomiales ne sont prises en charge qu’après demande d’indemnisation par les victimes ou leurs représentants. Si une infection survient après quarante huit heures, il convient donc de demander un entretien avec un représentant de la Commission de Conciliation qui existe dans tous les établissements de soins. Mais malgré son nom, elle n’est pas chargée d’aboutir à une conciliation, son rôle se borne à enregistrer votre plainte et à vous informer des voies de recours possibles, sans préjuger de la responsabilité de l’hôpital. Demandez alors à rencontrer le médecin conciliateur (en fait, chargé de vous expliquer les faits, sans plus). La Commission de conciliation vous présentera aussi la possibilité de demander la désignation d’un expert qui établira un rapport, servant de base à l’assureur de l’hôpital pour vous proposer une transaction. Si celle-ci ne vous convient pas, il vous restera la possibilité de saisir la Justice, qui devra établir la faute de l’hôpital, ouvrant droit à réparation. L’ authentification d’une infection nosocomiale ne pose pas de difficulté technique. La responsabilité de l’établissement est donc établie sans difficulté, et les tribunaux sont sans pitié pour ces affaires. Les modes de contact (lettre, téléphone, permanence) de la Commission de Conciliation doivent se trouver dans le livret d’information remis aux personnes hospitalisées. Article réalisé par Ekko