La peur est une situation normale. Lorsqu’elle prend des expressions irrationnelles, elle devient phobie qu’il faut alors apprendre à dominer avec l’aide d’un professionnel. Le corps humain, rempart contre les vieilles peurs Le corps humain est une machine bien faite qui considère certaines situations comme menaçant son intégrité ; aussi dispose-t-il d’un arsenal inné de réactions afin de répondre à ces moments de mises en danger. La première de ces réactions automatique est la peur, véritable signal d’alerte qui va provoquer une suite de réactions physiologiques amenant une réponse appropriée : notamment une décharge d’adrénaline permettant une réaction rapide par une augmentation de la vigilance et du tonus musculaire provoquant ainsi une réponse éclaire. Le plus souvent la fuite ! Avoir peur des insectes, des serpents ou des accidents de voiture ne constitue en rien une peur phobique, nous possédons tous un chapelet de situations devant lesquelles il n’est pas anormal de ressentir la peur, notre corps est réellement en danger et notre bonne vieille trouille est là pour nous le rappeler. Mais il arrive que cette peur prenne des expressions irrationnelles, soit par l’excès d’angoisse qu’elle suscite en comparaisons de la situation (ex : peur des volatiles, des araignées), soit carrément que la situation ne mérite en rien une telle réaction de peur, même infime soit-elle ! (ex : certains espaces tel un tunnel, un pont, ou tout espace clos comme l’ascenseur). Guérir ses phobies La phobie se caractérise alors par la peur (irrationnelle ou excessive) persistante et intense d’un lieu, d’un objet ou d’une situation sociale déterminant le surgissement d’une angoisse perçue comme débordant les possibilités de contrôle. Mais la phobie, au-delà de sa définition, possède deux gros inconvénients ! Le premier de ces inconvénients est qu’elle est contaminante. Imaginons une personne qui a une peur phobique des pigeons, l’inconfort quotidien de cette phobie est la difficulté à les éviter (surtout dans une grande ville). Aussi un état d’alerte permanent va s’installer chez notre phobique, le faisant redouter tout volatile qui s’approche. A partir de là, la phobie va s’étendre et inclure tous les animaux à plumes mais ce n’est pas fini. Comment sortir de chez soi et éviter de rencontrer les maudits oiseaux ? Eh bien, en évitant les espaces associés à leur présence, ainsi la peur va s’associer maintenant aux jardins et grandes places, puis de là, aux espaces tout court, et finalement au dehors de chez soi. Voilà un scénario catastrophe qui, d’une phobie des pigeons, nous conduis à une phobie de tout environnement extérieur, laissant notre phobique cloîtré chez lui sans plus aucune activité sociale. La deuxième difficulté tient à la réaction devant les situations ou objets phobogènes : la fuite. Toute fuite a pour effet contraire de renforcer la phobie, et si cette réaction libère notre phobique de son angoisse, elle aura en revanche, l’effet pervers de lui confirmer cette peur irrationnelle et de le maintenir dans cet état. Fuir justifie la peur et donc la renforce, comme cela renforce l’idée que cette situation est ingérable, au-delà de tout contrôle. Il existe des solutions ! Une prise en charge psychothérapeutique de type cognitivo-comportementale permet en quelques semaines de reprendre le dessus sur ces peurs insupportables. Cette psychothérapie, dite brève, a un taux de réussite supérieur à 80 %, elle se focalisera sur la phobie et par habituation progressive aux situations terrifiantes permettra à notre phobique de pouvoir à nouveau sortir de chez lui, prendre l’avion, ou encore caresser des animaux. Article réalisé par Ekko